Complications infectieuses chez le transplanté hépatique
Infectious complications in liver transplant recipients
Les complications infectieuses après transplantation hépatique sont fréquentes et mettent assez souvent le pronostic vital en jeu à court ou même long terme. Le risque est inhérent à l’état d’hépatopathie chronique très avancée, à la chirurgie abdominale lourde et au traitement immunosuppresseur postopératoire et à vie. Les infections bactériennes sont dominées par les infections intra-abdominales, ellesmêmes sous-tendues par des complications chirurgicales, biliaires et vasculaires, mais aussi par les infections respiratoires et hématogènes, surtout dans les six premiers mois. Le risque d’infection fongique invasive est particulièrement élevé. La prophylaxie ciblée ou universelle, ou des mesures préemptives de prévention, ont permis de réduire considérablement certaines étiologies d’infections, en particulier celles dues à Candida, à P. jirovecii et au cytomégalovirus. Par contre, le diagnostic d’aspergillose invasive reste difficile et la mortalité est élevée. Chez les patients porteurs de l’acide ribonucléique du virus de l’hépatite C (VHC), la récidive sur le greffon, universelle après transplantation hépatique en l’absence de traitement préalable, est associée au développement rapide d’une cirrhose, demauvais pronostic à long terme. Elle représente la complication infectieuse la plus fréquente à long terme. Elle est encore peu accessible au traitement, avec un faible taux de réponse virologique soutenu et une mauvaise tolérance. La perspective prochaine des antiviraux directs anti-VHC tels que les inhibiteurs de protéase, les inhibiteurs de polymérase ou d’autres protéines non structurelles du VHC va constituer une étape nouvelle dans le traitement de la récidive du VHC après transplantation hépatique.
Infectious complications after liver transplantation are common and may be life-threatening in the short and even long terms. The risk is related to the underlying endstage liver disease, major abdominal surgery, and immunosuppressive therapy administered in the postoperative period and further for the whole patient’s life. Bacterial infections are dominated by intra-abdominal infections, which mostly start by biliary and vascular surgical complications as well as respiratory and bloodstream infections, especially during the first six months. The risk of invasive fungal infection is particularly high. Targeted or universal prophylaxis or preemptive measures have significantly reduced the risk of several infections including Candida, P. jirovecii, and cytomegalovirus infections. In contrast, diagnosis of invasive aspergillosis remains difficult and its subsequent mortality high. In hepatitis C virus (HCV) ribonucleic acid carriers, the systematic HCV recurrence on the graft after liver transplantation in the absence of prior therapy is associated with cirrhosis development and long-term poor outcome. It represents the most common long-term infectious complication. Efficiency of the available treatments is limited due to the low rate of sustained viral response and poor tolerance. The perspective of direct HCV antivirals including inhibitors of protease, polymerase, and other non-structural HCV proteins represents a major step in the treatment of HCV recurrence after liver transplantation.
C. CAMUS
Reçu le 31 décembre 2013.
Accepté le 10 mars 2014.
Transplantation hépatique, Infection, Complication, Postopératoire
Liver transplantation, Infection, Complication, Postoperative
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